Culture

Une nouvelle exposition au MACMA

MACMA
Ecrit par Couleurs Maroc

Au MACMA, l’Orientalisme s’invite dans toute la splendeur de son romantisme, à l’occasion d’une exposition épilogue dont la scénographie distingue l’imagerie convenue et exotisante de ce mouvement, d’avec la réalité d’objets marocains et de photographies de la même période. Entre vision fantasmée, fascination, thème pictural faste et rappels historiques, « l’Orient » s’expose dans sa pluralité.

MACMA : L’Orient rêvé par l’Occident

Entre mythe et réalité

L’Orientalisme et ses surimpressions ont pris leurs quartiers au Musée d’Art et de Culture de Marrakech (MACMA), au travers d’une exposition bilan. Son objectif ? Faire la part entre l’Orient effectif et la vision esthétisante que l’Occident nourrissait de lui, entretenue par un courant artistique tout à la fois sublimant et facteur d’amalgames.

Se déclinant sous trois angles scénographiques, l’exposition présente en premier lieu le Maroc des peintres orientalistes, via les toiles d’artistes emblématiques du mouvement. Elle s’ouvre donc sur les œuvres d’Eugène Delacroix, pionnier du genre, qui découvre le Maroc en 1832 et le fait rayonner dans l’imaginaire français. Un certain nombre de peintres voyageurs s’y rendent ensuite à leur tour, s’inscrivant dans la vague orientaliste naissante. Les séjours de Matisse au Maroc en 1912, puis l’arrivée de Majorelle à Marrakech en 1918, marquent le point culminant de l’orientalisme au Maroc, qui voit alors nombre de peintres orientalistes s’y installer pour de bon, à la faveur du Protectorat français. Henri Pontoy, Edy Legrand, Raoul Dufy, Kees Van Dongen, Henri Le Riche se font alors les chantres d’un Maroc orientalisé. La seconde partie de l’exposition, présentée au MACMA, se consacre cette fois au Maroc vu par les photographes ; des clichés du début du XXe siècle retracent l’épopée tangéroise des explorateurs-photographes d’alors, dans une neutralité plus marquée. Le troisième volet donne à voir le Maroc tel qu’il était historiquement, au travers de portes antiques et d’objets marocains de l’art populaire, allant du XVIIe siècle aux années 1950. Bien qu’opérant un distinguo fécond entre les représentations orientalistes et une réalité plus factuelle, cette exposition chrono-thématique offre une tribune à la perception très onirique que l’Occident, alors féru d’exotisme, entretenait sur « l’Orient ». Cette expression généraliste véhiculant ambitions coloniales, surinterprétations d’un monde hermétique, sensualité outrée et passage obligé par la case harem. Demeure, au-delà du hiatus entre réel et imaginaire, cette lumière éblouissante baignant les toiles orientalistes.

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