Actualité People

Chico, ambassadeur de la musique

Ecrit par Couleurs Maroc

Fondateur et compagnon de route des Gipsy Kings, Chico a vendu des millions d’albums de par le monde. Il sort aujourd’hui un nouvel opus aux tonalités pop orientales, avec la chanteuse marocaine Hasna et son groupe fidèle de musiciens. Pour leur premier single, Chico a choisi de tourner le clip dans le désert d’Agafay, en hommage au Maroc et à Marrakech. Un homme de cœur pour qui la musique a le pouvoir de réconcilier les êtres. 

Comment allez-vous tout d’abord Chico depuis les débuts de la pandémie ? 

Je vais très bien. J’ai toujours gardé un moral extraordinaire, pendant toute cette période. J’ai d’ailleurs mis ce temps de confinement à profit puisque je sors un nouvel album qui a été une grande source d’inspiration et m’a permis un retour sur moi-même. 

Quel est le point de départ de ce dernier album Unidos pour lequel vous avez collaboré avec la chanteuse Hasna ? 

La genèse de cet album se situe à Marrakech. On s’est retrouvé un soir chez une amie styliste, Malaika, pour fêter son anniversaire. Comme cadeau, je lui ai offert un concert privé avec mes musiciens guitaristes et chanteurs : Mounim, Kassaka et José Reyes. Hasna a chanté avec nous et le temps est resté comme suspendu. Le moment était absolument magique. On s’est dit qu’on allait enregistrer par la suite quelques standards du Maghreb pour prolonger la fête. Lorsque nous sommes entrés en studio, avec Saïd et Fabien qui sont les amis compositeurs, arrangeurs et programmateurs avec lesquels je travaille, on s’est mis à composer un titre, puis deux. L’album s’est fait ainsi tout seul. C’est devenu un album de créations et non de reprises, même si l’on réinterprète la célèbre chanson de mon ami Aznavour La Mamma et le titre 3Daqat du chanteur égyptien Abu qui a déjà obtenu plus de 700 millions de vues au Moyen-Orient ! Avec Hasna, on a déjà organisé plusieurs concerts à travers le monde, mais avec ce nouvel album, on entre de plain-pied dans le créneau de la world music. 

Cet album se nourrit d’influences diverses, aussi bien orientales, pop que gipsy. Comment mariez-vous ces musiques différentes ? 

La fusion s’est faite naturellement. Chacun est venu avec son héritage musical. Hasna qui a fait toute sa carrière au Moyen-Orient a une signature de voix unique. J’ai dans le groupe les plus belles voix gipsy d’aujourd’hui, un guitariste soliste, Rosendo, qui est un véritable génie. Comme on vit dans une époque de musique pop, on a su traduire les différentes influences qu’on porte en nous dans nos interprétations. Fabien et Saïd ont su, de leur côté, habiller ces voix et ces guitares d’une manière magistrale. Cet album est le fruit d’une pure alchimie. 

Le clip de votre dernier single a été tourné dans le désert d’Agafay. Pourquoi avoir fait ce choix ? 

Comme l’album avait comme point d’inspiration la ville de Marrakech, il était évident de revenir au Maroc où tout a débuté. Hasna et moi avons d’ailleurs tous deux des origines marocaines. On a eu un réel coup de cœur pour la région d’Agafay et c’est à la Bohème, un lieu magique, que s’est tourné le premier clip de l’album. La  promotion a débuté au Maroc, c’est une façon de dire combien on aime ce pays. Ce sont nos racines et je dis souvent que sans racine, il ne peut y avoir ni fleurs ni feuilles. C’est pour moi la définition parfaite d’ailleurs de la musique. 

Vous êtes depuis 1996 ambassadeur auprès de l’UNESCO. Pensez-vous que la musique puisse arriver à réconcilier les peuples ou à rapprocher les gens ? 

Pendant 25 ans, je me suis senti comme une passerelle entre les hommes. J’ai eu la chance de jouer à Oslo, en 1994, pour l’anniversaire du traité de paix entre Israël et la Palestine, en présence de Shimon Peres et de Yasser Arafat. Depuis, j’ai pris mon bâton de pèlerin en forme de guitare et je suis allé promouvoir la fraternité à travers le monde. Je me suis produit aussi bien en Israël qu’en Palestine et ce qui reste incroyable est que les publics réagissent tous de la même manière. Je vis ma vie comme un destin très particulier. C’est pour cela que j’ai toujours ce côté positif en moi qui me fait garder le sourire et cette passion de la musique qui m’anime. L’album ne s’appelle pas pour rien Unidos. 

Vous avez reçu en 2016 le titre de Chevalier de la légion d’honneur. Que représente pour vous cette distinction, de même que celle reçue dernièrement à Cannes pour couronner 40 ans de carrière ? 

Une distinction fait toujours plaisir dans le sens où je me dis que ça peut aussi être un bon exemple pour d’autres personnes qui croiraient qu’on ne peut arriver à rien si l’on démarre sa vie de zéro ou avec un quelconque handicap. Mais la plus belle récompense reste toujours celle du public. 

A propos de l'auteur

Couleurs Maroc

Laisser un commentaire