Tracer sa route au milieu de rien. Avancer vers nulle autre destination que soi-même. Comme le serpent, symbole de l’énergie vitale, muer, changer de peau, brûler ce qui nous consume, se transformer pour pouvoir renaître. Décider de s’abandonner, puis s’adonner et faire confiance. Le soleil, le vide et le silence.
Le désert, ce « vide » si riche et si plein, rappelle cette énergie avec laquelle on a perdu toute connexion dans nos vies urbaines agitées. Les éléments se mêlent et s’entremêlent, et parfois se bousculent. La chaleur du soleil sur la peau, la morsure du sable brûlant, la caresse du vent, la fraîcheur de la nuit, la beauté des étoiles, tout contribue à l’éveil voluptueux des sens. Les astres qui semblent si proches rallument en nous la flamme et illuminent le ciel et l’âme.
Les dunes s’étirent à l’horizon comme les vagues infinies d’un océan de sable. Les yeux s’émerveillent, l’esprit s’éveille, le cœur s’éprend. On découvre alors que le « rien » est en fait le « tout », l’essentiel…
Kenza Ito Mekouar connaît ce sentiment de plénitude par cœur, car partie un jour à la rencontre de cette nature aride, elle a découvert le bonheur dans sa forme la plus simple.
Depuis, chaque année, la yogi et thérapeute holistique organise une retraite spirituelle dans le désert de Zagora (à Erg Chegaga), réunissant des personnes venues des quatre coins du monde en quête de renaissance. Les moments vécus ensemble sont alors des instants puissants et privilégiés : n’être connecté à rien d’autre qu’à soi-même et aux autres, et goûter à cette joie sincère et pure, celle qui habite le cœur des enfants. Dans cet espace fait de silence et d’immensité, au milieu de ces dunes immaculées où l’eau se fait si rare, l’homme se dépouille de tout et l’Humain prend toute sa dimension.
La terre, le ciel et l’être. Loin de la civilisation et au plus près de l’âme, le désert rend toute sa noblesse à la simplicité, dont la puissance, selon Kenza, ne doit jamais être sous-estimée.