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Kriss Boxing Club

Ecrit par Couleurs Maroc

Kriss, le boxeur devenu aujourd’hui coach professionnel, ambitionne de former les futurs champions du monde marocains. Rencontre avec un homme entier, au parcours atypique. 

Pouvez-vous revenir sur le parcours qui est le vôtre ? 

Je viens d’un quartier un peu difficile de Marseille. Mon père est marocain, ma mère franco-italienne. Je suis français mais marocain de cœur. J’ai d’abord commencé par le basket. Je suis rentré très tôt en centre de formation, à Paris. Pendant cette période, j’ai eu la chance d’obtenir un BPJEPS puis un BE que j’ai fait valider en boxe. Vers 25 ans, je me suis tourné vers les sports de combat. J’ai fait de la protection rapprochée, en gardant notamment Tommy Hilfiger pendant 4 étés, mais aussi Naomi Campbell, Martin Scorsese quand il venait au festival de Cannes.  J’ai eu aussi la chance de beaucoup voyager, notamment aux États-Unis où j’ai pu fréquenter des grands boxeurs. Je suis aussi allé en Afrique dans les années 1995, au Congo-Brazzaville, à Pointe-Noire. Une expérience difficile, mais aussi très enrichissante. 

En quelle année vous installez-vous au Maroc ? 

En 2012, je m’installe à Marrakech. Et de suite, j’ai aimé l’atmosphère, l’accueil incomparable. J’ai rencontré alors un boxeur franco-marocain avec lequel on a eu l’idée de créer une première salle. À l’époque, c’était différent. Je suis devenu son entraîneur. On a participé à deux grands galas où j’ai obtenu en tant qu’entraîneur une ceinture WBC méditerranée en 2014 et une ceinture WBF champion du monde, en 2017. J’ai soulevé deux fois le drapeau marocain. Pour moi, c’était une grande fierté. J’ai ressenti tout l’amour que j’avais pour ce pays. Le fait de défendre ses couleurs, ça reste un souvenir impérissable. 

Présentez-nous le Kriss Boxing Club, lieu devenu incontournable pour les amateurs et les professionnels de la boxe à Marrakech. 

Avec un ami, on a créé en 2017 cette structure privée qui est d’abord basée  sur le coaching, avec l’envie de l’ouvrir à la gent féminine. En 2012, ce n’était franchement pas gagné. Dans la mentalité des gens, une fille qui boxe ressemble forcément à un homme. Notre offre comporte plusieurs formules comme le coaching privé, des cours collectifs. La salle est aussi en accès libre et l’on a des cours pour enfants. Avec cette structure, je fais travailler beaucoup de Marocains. 

Comment souhaitez-vous démocratiser la boxe au Maroc ? 

Maintenant que j’ai ma structure, je voudrais m’investir dans le sport à un niveau plus national. Je veux montrer aux gens qu’il y a des boxeurs au Maroc qui existent et que c’est dur pour eux, bien qu’ils aient aussi le potentiel de devenir champions du monde. Je veux donner toute mon énergie à un pays qui m’a si bien accueilli et où je me sens chez moi désormais. 

Quel projet vous tient le plus à cœur aujourd’hui ? 

J’aimerais créer des structures, sur un modèle plus associatif, pour ceux et celles qui n’ont pas forcément les moyens. On pourrait réaliser dans chaque ville de vrais centres de formation. Pour aider les coachs à acquérir de plus grandes compétences encore et pour former les boxeurs professionnels de demain. Il y a un fort potentiel ici. Je veux profiter de ma notoriété pour aider ceux qui veulent progresser, sans avoir besoin de partir forcément à l’étranger. J’aimerais aussi sensibiliser les pouvoirs publics ou d’autres sponsors car le nerf de la guerre, c’est d’être soutenu aussi financièrement.

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Couleurs Maroc

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