Dernier-né des concept stores de la médina d’Essaouira, Bô Boutik propose des créations bohème-chic qui se caractérisent par un métissage permanent des matières et des styles. Maroquinerie, vêtements et autres accessoires ont en commun d’être réalisés dans des matières naturelles et locales, scrupuleusement choisies par la créatrice Bouchra Rafiy.
Voilà un an que ce charmant petit concept store a vu le jour dans une ruelle à l’entrée de la médina d’Essaouira, près de Bab Sbaâ. Dans la catégorie bohème chic, Bô Boutik revendique un style sobre et élégant. Avec l’aide de deux couturiers, Bouchra Rafiy réalise des robes tuniques en lin, des blouses en voile de coton, des kimonos en brocard, des capes en velours doublées de soie… Ici, tout est fait main et le synthétique n’a pas droit de cité. Agrémentés de passementeries légèrement distillées, les caftans vaporeux sont revisités afin de pouvoir être portés au quotidien. « Avec un jean ou un short », suggère Bouchra. « L’idée est de créer un décalage pour casser le côté traditionnel. J’aime quand c’est déstructuré mais harmonieux », explique la pétillante et énergique créatrice qui n’a pas hésité à reprendre sa vie à zéro après 35 ans de carrière dans la mode et le luxe en France. Sa bonne humeur, on la retrouve dans les jellabas et gandouras aux motifs power flower ou les teintes naturelles des sacs en cuir d’autruche, de python ou de crocodile qu’elle fait réaliser chez un maroquinier de Marrakech. « Valoriser le savoir-faire local tout en fusionnant le design européen et marocain », tel est le concept de Bô Boutik.
Ayant toujours vécu au croisement des cultures française et marocaine, Bouchra a fait du métissage un credo. Métissage des matières, comme dans ces cabas où le cuir, lisse ou poilu, s’acoquine avec des pièces de kilim ou de daim. L’autre originalité de ces sacs aux dimensions idéales pour accueillir tout le bric-à-brac féminin, ce sont les poignées en jute, inversant les codes des habituels cabas en jute avec poignées en cuir. Métissage des styles aussi, avec ces besaces qui reprennent la forme des choukaras que les hommes portaient autrefois sous leur jellaba, repimpées par une lanière et un pompon de chanvre. Le même esprit anime les pochettes en kilim, les babouches en jean ou encore cette jupe portefeuille cousue dans une fouta. Info de dernière minute : Bouchra est en train d’aménager un coin déco qui accueillera bougies, paniers, petits cadeaux… À point nommé pour les fêtes de fin d’année.