Culture

Cherif Bachabi, Fondateur de Archemia Design « Cultiver l’ouverture d’esprit »

Archemia Design
Ecrit par Couleurs Maroc

Diplômé en 2005 de l’École Nationale d’Architecture de Rabat grâce à une bourse d’excellence décernée par l’Unesco, le bénino-bulgare Cherif Bachabi, sensible au style de Franck Lloyd Wright, Tadao Andō et Bjarke Ingels, fait ses armes au sein de cabinets renommés – il est chef de projet pour la construction du Palais Namaskar à Marrakech – avant de créer, en 2009, son propre studio d’architecture et de design intérieur. À la tête de Archemia Design, il prône une approche libre de tous préjugés, basée sur l’ouverture et l’écoute, le partage et la quête de sens…

Quelle que soit la nature du projet – villa, appartement, ensemble résidentiel, restaurant, hôtel… –, vous dites porter une approche différente de votre métier. Quelle est-elle ?

Que nous intervenions sur l’architecture d’un bâtiment ou la conception d’une décoration d’intérieur (le plus souvent les deux à la fois), Archemia Design n’a pas la prétention de tout réinventer et ne veut surtout rien imposer, l’essentiel étant d’apporter de la cohérence dans les attentes du client. Nous établissons avec lui une relation intime et sans filet, dans le but ultime de sublimer ses envies tout en y ajoutant notre patte et notre sensibilité. Je ne devrais pas dire cela, mais il est vrai que je « filtre » mes clients. Faire du chiffre pour le chiffre ne m’intéresse pas, c’est pourquoi nous ne faisons pas n’importe quoi avec n’importe qui. Je sélectionne les projets, et j’assume ! Nous privilégions avant tout la relation de confiance, la qualité de l’écoute et de l’échange, le partage de vraies valeurs humaines – cultiver l’ouverture d’esprit est pour moi essentiel. À partir de là, tout est ouvert et sans limites dans la réflexion. Notre force réside également dans la rigueur de nos process de gestion et de production, pour une prestation à tous points de vue efficace. C’est là que nous sommes pertinents, là que le métier devient passionnant, comme ce fut récemment le cas pour deux de nos très belles réalisations à Marrakech : le restaurant libanais Mandaloun et le club de nuit Raspoutine.

Architecture et architecture d’intérieur sont-elles indissociables ?

Même si ce n’est pas toujours le cas, il est vrai que je privilégie les projets que nous pouvons mener dans leur globalité. L’architecture d’intérieur procède des arts décoratifs comme de l’architecture. Elle conçoit l’architecture à l’échelle intime de la vie quotidienne et l’inscrit dans les comportements domestiques, professionnels et culturels. Elle mène ainsi l’architecture à son terme, dans le détail rationnel et poétique, en jouant avec les espaces, la lumière, la couleur, le mobilier, les équipements, les objets et l’individualité de l’occupant, afin de créer des lieux non seulement opérationnels et confortables mais qui reflètent aussi la personnalité du maître d’ouvrage.

Quelle est votre démarche concernant les nouveaux matériaux et les nouvelles technologies ?

Nous partons d’une réflexion à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique. Si nous sommes toujours à la recherche d’innovation dans le choix des matériaux, des finitions, des fournitures et des ressources énergétiques mobilisées, nous évitons de faire de l’expérimentation avec nos clients. Notre démarche est de prescrire uniquement ce qui est « réellement » maîtrisé au Maroc, ce qui, à terme, évite bien des convenues. En la matière comme pour tout le reste : créativité, cohérence, efficience et pérennité…

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Couleurs Maroc

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