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Le littoral marocain, de rivage en rivage

Le littoral marocain
Ecrit par Couleurs Maroc

Le Maroc, un pays de la mer ? On le connaît davantage pour la beauté préservée de ses médinas capitales d’empires et de ses architectures de terre, blotties entre des chaînes de montagne longtemps rétives aux pénétrations étrangères. Pourtant, du fait de la position stratégique de ses côtes au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et de l’Orient, il fut le jouet de bien des convoitises successivement phéniciennes, carthaginoises, romaines, vandales, byzantines, arabes, portugaises, espagnoles et françaises qui l’ouvrirent sur le monde et fécondèrent un terroir inédit d’expression culturelle et artistique, particulièrement vivace et inspiré.

De Tanger à Dakhla : 2 500 km de falaises et de plages

Au nord, le flanc atlantique est fortement marqué par l’occupation phénicienne et carthaginoise à l’origine des premiers noyaux urbains de Tanger, Tétouan, Larache et Salé, puis par l’occupation portugaise qui à Asilah, Larache, Rabat, Casablanca, Mazagan (el Jadida), Safi et Mogador (Essaouira) ponctua la côte de forteresses, de canons et de bastions veillant sur le large. Ports de pêche et métropoles empreints d’influences espagnoles et françaises vivent d’un tourbillonnement de musiques et d’odeurs, dispersées entre des maisons piquées de volets bleus. Si la région concentre – entre Kénitra et Casablanca – l’essentiel de la vie économique du pays, ses immenses plages désertes bordées de landes et de marais-pâturages surprennent toujours le voyageur européen : se peut-il d’y être vraiment seul, comme Robinson sur son île ?

Passé les dix kilomètres de plages balayées par les vents qui s’étendent jusqu’au cap Sim, au sud d’Essaouira la côte change : moins rectiligne, elle se déchiquète de caps rocheux achevant le mouvement de l’Atlas sur l’océan. La route devient plus sinueuse. Une fois franchies les falaises vertigineuses du cap Tafelney, elle serpente à flanc de montagne jusqu’à la pointe d’Imessouane, une splendide calanque ponctuée de villages de pêcheurs. Puis elle se déroule, en corniche, jusqu’à la baie d’Agadir, l’une des plus sûres du Maroc, en tête des destinations touristiques du pays grâce à son climat d’une étonnante régularité. Il ne fait jamais moins de 12 °C en hiver, jamais plus de 28 en été.

Plus on va vers le sud, plus le littoral devient sauvage. De l’embouchure de l’oued Massa – long ruban de verdure réputé pour ses moules séchées, ses nattes de joncs et son parc naturel de trente-quatre mille hectares où stationnent les oiseaux migrateurs – à l’ancienne enclave espagnole d’Ifni réputée pour son paseo nocturne, les falaises forment des arches grandioses, au travers desquelles on pénètre dans un autre monde : le Grand Sud atlantique, entre désert et océan. À l’exception de quelques embouchures d’oueds encore vertes et peuplées d’oiseaux, ne s’offrent plus que des marais salants titanesques et d’interminables paysages linéaires de sable noir ou blond, baignés d’un climat frais et brumeux comparable à ceux des déserts de Namibie et de l’Atacama. Bientôt, des épaves de bateaux annoncent Tarfaya et ses rues de terre ensablées où Saint-Exupéry écrivit Courrier Sud.

Parmi les spots les plus courus : le cap Spartel, Moulay Bousselham, Asilah, Mehdya, Temara, Bouznika, Mohammedia, Dar Bouâzza, El Jadida, Sidi Bouzid, Oualidia, Essaouira, Taghazout, Agadir, Sidi Ifni, Plage Blanche, Lâayoune et Dakhla.

De Tanger à Saidia : 550 km de criques et de plages

Depuis Tanger jusqu’à la frontière algérienne, la côte méditerranéenne s’étire en arc de cercle le long de vallées encaissées où coulent des oueds aux eaux torrentueuses : le Rif, placé sous protectorat espagnol jusqu’à l’Indépendance, reste fortement marqué par sa relation avec l’Espagne. Les élites sont en grande partie d’origine andalouse et les villes – Al Hoceima, dont les falaises enserrent une plage magnifique, Nador, Melilla, Tétouan, qui se prolonge d’une belle plage et d’une route en corniche très pittoresque jusqu’à l’oued Laou – ont des allures ibériques prononcées. Sauvage, abrupte et accidentée, cette côte évoquant quelque chose de la Sardaigne dispose de plusieurs stations balnéaires réputées : Cabo Negro et la toute nouvelle Saidia. Jebha appelée Pointe de Pêcheurs, Cala Iris, M’Diq et Fnideq y sont également le paradis des vacanciers grâce à des flots peu agités en comparaison des spots de la côte atlantique, paradis du surf et autres sports nautiques.

Plaisance, mode d’emploi

Avec ses quelque 3 000 mille km de côtes équipées de nombreuses marinas, le Maroc est-il une destination pour les plaisanciers ? Disons qu’elle est en devenir. Côté Atlantique, la navigation n’est agréable qu’au large des côtes où la mer se stabilise et les vents sont constants. Trop près du rivage, une houle permanente défie ceux qui n’auraient pas complètement le pied marin. De l’avis de tous, naviguer en Méditerranée est génial bien qu’il soit impossible de jeter l’ancre sans attirer de contrôle. Mieux vaut donc stationner dans les ports, très bien équipés, mais fermés la nuit. Le point le plus contraignant : la législation, qui exige, comme pour une voiture, de dédouaner les bateaux après six mois d’accostage sur le sol marocain.

Le littoral marocain

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